II - Motifs et couleurs
I - Les différents kimonos
Tous les kimonos peuvent paraître se ressembler lorsque l'on ne connait pas. Mais attention, ce n'est pas le cas ! Le choix d'un kimono est très important ; le vêtement ayant tout une symbolique et la façon de le porter comportant des messages sociaux qui peuvent être très précis. Tout d'abord, une femme choisit le kimono suivant son statut marital, son âge et la formalité de l'événement. En ordre descendant de formalité :
- Kurotomesode (黒留袖) : Est un kimono noir avec des motifs seulement en dessous de la taille. Le kurotomesode est le kimono le plus formel pour les femmes mariées. Il est porté aux mariages par les mères des mariés. Un kurotomesode a cinq kamon (blasons de famille) : un sur le dos de chaque manche, un au milieu du dos, et un sur le devant de chaque épaule.
On en distingue trois catégories :
- Le ô-furisode (大振袖 "grand furisode") est le plus long : ses manches vont de 114 à 125 cm de long. Avant il servait de robe de mariée et devait être, à cette occasion, de couleur noire [le kuro-furisode (黒振袖 "furisode noir")] ; aujourd'hui, beaucoup de femmes japonaises optent pour des robes occidentales à leur mariage, quoique l'usage exige un furisode pour la photographie officielle. De plus, les demoiselles d'honneur japonaises ont plutôt tendance à choisir leur furisode coloré [le iro-furisode (色振袖 "furisode de couleur")]. Il est confectionné au moyen du matériau riche qu'est le rinzu (soie damassée) tandis que l'obi est en fils d'or et d'argent finement ouvragés.
- Le chû-furisode (中振袖 "furisode moyen") est un furisode de taille moyenne avec des manches qui mesurent de 91 à 106 cm. C'est le plus répandu des trois car ses dimensions permettent une plus grande liberté de mouvement que le ô-furisode tout en gardant une certaine noblesse esthétique.
- Le ko-furisode (小振袖 "petit furisode") est le plus petit : manches de 75 à 87 cm. Il n'est porté qu'en de rares occasions et s'associe souvent à un hakama.
- Tomesode (Irotomesode) (色留袖) : ressemble au kurotomesode, mais en une couleur (non noir). Comme le kurotomesode, les motifs se trouvent seulement en dessous de la taille. Un tomesode est légèrement moins formel qu'un kurotomesode ; il est porté aux mariages par les femmes mariées de la famille des mariés. Un tomesode peut avoir trois ou cinq kamon (blasons de famille).
- Hōmongi (訪問着) : se traduit littéralement « vêtement de visite ». Caractérisé par des motifs continus sur les épaules et manches, ainsi qu'en dessous de la taille, un hōmongi est un peu plus formel que son cousin le tsukesage. Le hōmongi peut être porté par les femmes mariées et célibataires ; ce sont souvent les amies de la mariée qui le porteront aux mariages. Un hōmongi peut aussi servir aux sorties formelles, telles des galas.
- Tsukesage (付け下げ) : Ce kimono est parfois difficile à distinguer du hômongi qu’il peut remplacer mais il convient également à l'occasion d'événements moins conventionnels (là où le hômongi serait trop habillé). De plus, la sobriété des couleurs en font un "must" des participantes à la cérémonie du thé.
Les motifs, parfois absents au niveau de l'encolure, restent plus discrets et n'offrent pas cette unité harmonieuse ininterrompue sur toute la surface comme c'est le cas pour le hômongi, un tsukesage a des motifs plus modestes et qui sont moins continus que ceux des hōmongi . Les motifs de l'ensemble sont tous orientés dans le même sens, à partir du bas du vêtement, vers les épaules (autrement dit les motifs situés à l'avant et à l'arrière du kimono regardent toujours vers le haut et ne sont jamais renversés, même chose pour les manches). Pour ce faire, les motifs ne sont pas teints une fois le montage du kimono (blanc) terminé comme pour le hômongi. Ici, les thèmes décoratifs sont reportés sur le tissu avant le montage du vêtement. Ils sont également conçus et dessinés de façon à ne pas être entravés par les coutures.
- Iromuji (色無地) : Ce kimono n'a pas de motifs coloriés. De couleur unie souvent discrète et sans aucun motif, le tissu du iromuji peut être un tsumugi, un chirimen (crêpe) ou un satin traitée à la façon d'un damas (rinzu). Cette sobriété le rend très pratique et il reste un élément basique de la garde-robe d'une pratiquante (mariée ou pas) de la cérémonie du thé par exemple. Nombreuses furent les mères qui l'adoptèrent pour assister aux cérémonies d'entrée aux écoles ou de remise de diplômes.
La présence de kamon (1, 3 ou 5) brodés ou teints est fréquente et lui confère un statut plus ou moins officiel. La présence de 3 ou 5 blasons l'élève au rang du irotomesode. En revanche, si un iromuji ou un hômongi arborent un blason unique, c’est le hômongi qui sera plus habillé. Les iromuji les plus couramment portés ne comporte qu'un seul blason. S'il est de couleur noire et unie, orné de 5 emblèmes, il peut également convenir à l'occasion de funérailles (en dehors de proches parents).
- Tsumugi : Le kimono en tsumugi (pongé de soie) fait partie de la catégorie des kimonos dits "tissés" (orimono), qui sous-entend que le fil de soie a été teint avant d'être tissé (il existe cependant des exceptions), contrairement aux kimonos confectionnés à partir d'un tissu blanc, teint par la suite (komon, hômongi...). Les motifs se profilent dans une continuité ininterrompue par les coutures. Les adeptes de ce genre de tissus sont de vrais connaisseurs. Durant l'époque d'Edo (1603-1867), la soie était réservée à la noblesse et aux guerriers. Cependant, les sériciculteurs se mirent à fabriquer pour leur propre usage, des tissus à partir de fils de soie de qualité moyenne, impossibles à commercialiser. Ces tissus qui laissaient apparaître des irrégularités à leur surface et qui ne ressemblaient en rien à de la soie (mais plutôt à du coton) furent alors très prisés par les classes inférieures (marchands, bourgeois) qui, grâce à cette ingéniosité, eurent alors la possibilité de porter en toute tranquillité un matériau qui leur était interdit.
De nos jours, le kimono en tsumugi est considéré comme un vêtement ordinaire puisqu'il est fortement déconseillé de le porter lors d'un événement officiel, d'une cérémonie du thé ou d'une soirée (exception faite toutefois pour le tsumugi uni à un blason).
- Komon (小紋) : Il s'agit d'un kimono avec un motif répétitif. Ce kimono est assez informel, et peut être porté en ville, rehaussé d’un élégant obi et d'accessoires judicieusement choisis qui ajouteront une touche originale à l'ensemble, il est parfait pour une sortie, une réunion amicale ou une soirée théâtrale. Un élégant komon bien accessoirisé vaut amplement un iromuji. Les femmes mariées et célibataires peuvent le porter.
- Edo komon (江戸小紋) : un type de komon caractérisé par de minuscules points qui forment des motifs. La technique de teinture edo komon a ses origines dans les samouraï de la période d'Edo. Un edo komon est aussi formel qu'un iromuji ; quand il comporte des kamon (un seul kamon étant le plus courant, mais il en existe avec trois), il peut être porté aux mêmes événements qu'un tsukesage ou houmongi.
- Yukata (浴衣) , littéralement « vêtement de bain ») est un léger kimono d'été porté à la fois par les hommes et par les femmes. Son origine remonte aux onsen (bains publics), lorsque les utilisateurs se servaient d'un yukatabira, un léger vêtement en lin. Quand les bains se sont démocratisés au Japon, le yukatabira a été remplacé par le yukata, vêtement en coton, beaucoup plus adapté que le lin. Depuis plusieurs années déjà, le yukata est aussi utilisé pour de nombreuses occasions comme des festivals, des bains ou comme vêtement de nuit.
Deux kimonos un peu particuliers :
- Uchikake, est le vêtement porté par la mariée à la cérémonie du mariage. Il ressemble plus à un manteau qu'un kimono puisqu'il se porte sans obi. Il se porte par dessus un autre kimono nommé "Kakeshita" qui lui est noué avec un obi. En général il est très chargé de broderies et est richement broché d'or et d'argent. Les motifs les plus souvent représentés sont les grues, les pins, des bouquets de fleur et de l'eau qui coule car ces motifs signifient la congratulation, les félicitations. Le bas du kimono est rembourré afin de trainer par terre. Il est généralement de couleur blanche unie, mais il est possible de rencontrer de vives couleurs comme le rouge et le orange.
- Susohiki/Hikizuri, est un kimono réservé aux geisha et aux artistes pratiquant la danse traditionnelle japonaise. Il est plus long que les autres kimono car il doit trainer par terre.
(Ici à gauche le grand artiste de Kabuki, Tamasaburô Bandô)
II - Motifs et couleurs (EN CONSTRUCTION !!! NON FINI)
La quantité et la variété des motifs est illimité, je ne vais donc pas pouvoir vous parler ici de tous les motifs. Je ne parlerai donc que des plus fréquents et importants.
- Saisons : Les Japonais sont très sensibles à la nature et aux changements qu'apportent les saisons toute l'année. Une des caractéristiques du vêtement japonais traditionnel est de s’accorder aux changements saisonniers: matières, couleurs, originalité des motifs se doivent d’être en harmonie avec chaque période précisément définie.
- Printemps : orchidée, magnolia, prunier, cerisier, pensée, violette, pissenlit, pivoine, iris, glycine, paulownia, mauve, azalée, hortensia, pavot...
- Été : lotus, plantain, nénuphar, fougère, lis, coloquinte, clématite...
- Automne : herbes automnales, oeillet, herbe des pampas, lierre, vigne et raisin, feuille de bananier, saule, marron, feuillages d'automne, érable, chrysanthème...
- Hiver : narcisse, baies rouges, camélia, bambou, aiguilles de pin, rose, tulipe...
- La grue : Sans doute le motif animal le plus représenté sur les kimonos. Elle est connu pour vivre des milliers d'année et pour habiter le pays des immortels, c'est un symbole de longévité et de bonne fortune.
- Carpe Koï : Symbolise la bonne fortune, la force et la fidélité.
- Papillon : Représente le bonheur et la vie.
- La fleur de cerisier (sakura) :Représente la loyauté, l’innocence et la pureté. Associé au Printemps.
- Chrysanthème (kiku) : C'est le symbole de la famille impérial, il représente la longévité. Associé à l'Automne.
- Pivoine (Botan) : Représente la santé et la noblesse. Connue pour être "la Reine des fleurs", c'est un motif associé au Printemps.
- Pins (Shou) : Le symbole le plus populaire de la vie éternelle. Associé à l'Hiver.
- Bambou (Chiku) :
- Fleur de prunier (Bai) : Représente la douceur de la vie.
Sources : Wikipedia, Mitateplus.net...
Super site! Des informations claires et utiles, et une très belle mise en page. J'attend impatiemment la suite le chapitre II Motifs et couleurs. Sur ce, bonne continuation =)
RépondreSupprimerMerci énormément pour votre commentaire ! J'ai laissé ce blog à l'abandon, et je suis heureuse de voir qu'il intéresse des gens. Je vais donc me remettre de ce pas au travail ! Je finirai les parties importantes avant la rentrée. Et je compte commencer des tutoriels photos et vidéo sur la façon de nouer le obi, le obijime, mettre le kimono etc..
SupprimerEncore merci pour votre commentaire !
C'est vraiment génial que tu ais fait ce site.
RépondreSupprimerIl est bien expliqué et très utile pour moi qui n'arrivais plus à trouver le nom du juban XD
En tout cas vivement que tu publies la suite :D
Merci énormément pour votre commentaire ! J'ai laissé ce blog à l'abandon, et je suis heureuse de voir qu'il intéresse des gens. Je vais donc me remettre de ce pas au travail ! Je finirai les parties importantes avant la rentrée. Et je compte commencer des tutoriels photos et vidéo sur la façon de nouer le obi, le obijime, mettre le kimono etc..
SupprimerJe pense aussi ouvrir une page Facebook afin de discuter des techniques et pouvoir poser des questions plus aisément !
Encore merci pour votre commentaire !